Misty taste of moonshine, teardrop in my eye. (Sierra)

I know some people, they would die for me. Comté de Yellowstone, janvier 1988. Sierra vient de naître. Elle vient agrandir la famille déjà nombreuse. Quatrième enfant des Wheeler, un cinquième viendra compléter la fratrie à peine un an plus tard. Une famille soudée. Sans histoire. Si ce n’était l’école d’équitation faisant la fierté de tous. Chez les Wheeler, on grandit dans l’amour et la loyauté. On met la main à la patte dès le plus jeune âge à l’école d’équitation. Sierra n’a pas échappé à la règle. Toujours à traîner dans les jupons de sa mère à une époque, dans les box à nettoyer le crottin ou sur le dos d’un cheval à galoper. Billings, c’est toute sa vie. Ça pourrait sans doute paraître triste, ou pitoyable pour certains qui rêveraient de grandes villes bétonnées, mais pour Sierra, New York, Seattle ou Chicago n’ont rien d'idyllique. Elle aime ses étendues de nature, ses chevaux et sa campagne. Casanière à sa manière. Elle aime cet endroit qu’elle connaît. Elle aime son petit confort qu’elle n’abandonne qu’à l’occasion de quelques voyages avant de revenir et retrouver son quotidien. Connaître le Comté comme sa poche a un côté rassurant qu’elle a du mal à laisser derrière elle.

Motherhood: all love begins and ends there. C’était censé être un rendez-vous banal. Un simple contrôle. Le moyen d’obtenir des médicaments pour ces douleurs abdominales qui devenaient récurrentes. Une échographie anodine pour s’assurer qu’il n’y avait rien de grave. Elle l’a tout de suite vu à la tête du médecin que quelque chose n’était pas comme il l’aurait fallu. Qu’il y avait un décalage entre Sierra allongé sur la table d’examen et ce qu’il pouvait voir sur l’écran de l’échographe.  S’en sont suivies des questions. Puis l’annonce. La bombe. Elle était enceinte. D’un peu plus de six mois à en juger la taille du fœtus. Déni de grossesse. Trop tard pour faire quoi que ce soit à part mener la grossesse à terme. Ça lui est soudain revenu. La pilule oubliée. La soirée un peu trop arrosée. Les draps froissés. Il allait falloir l’annoncer, assumer. Mais aussi appréhender ce corps qui venait de se transformer d’un seul coup. Le géniteur n’a rien voulu entendre. Pas concerné. C’était son problème, pas le sien. Peut-être avait-elle eu tort de penser qu’il avait raison. Son problème. Sa responsabilité. Pas question de lui donner vie pour ensuite l’abandonner. Elle est devenue mère un peu vite. Elle n’a pas eu le temps de réellement anticiper tous les changements que cela allaient amener dans sa vie. Dix ans plus tard, elle ne se trouve pas trop mauvaise dans ce rôle. Elle grandi et muri en même temps que Gabriel. Apprend de ses erreurs et fait tout ce qui est en son pouvoir pour lui assurer l’enfance qu’il mérite.

You cannot prevent the birds of sorrow from flying over your head. Le drame était arrivé sans prévenir. Sans que quiconque ne s’y attende, mais après tout, n’était-ce pas coutumier avec ce genre de choses ? Est-ce qu’il y avait moyen de prévenir une mort soudaine et brutale ? Est-ce que, elle, Sierra, aurait pu faire quelque chose ? Elle savait que son frère avait des problèmes de drogue. Elle savait également, ou tout du moins, elle avait compris qu’il devait de l’argent à des types peu fréquentables. Cependant, elle n’avait pas réalisé l’ampleur du problème. Enfin … Elle supposait que c’était cela. Que sa mort n’avait rien d’accidentelle. Qu’il y avait quelqu’un qui avait commandité ce meurtre. Car c’était un meurtre. Elle en était certaine. Ce n’était pas une bagarre qui avait mal tourné. Il n’était pas comme ça Andrew. Elle connaissait son frère. Pour elle, il avait tenté de se défendre. Son assaillant avait été plus fort. Ou peut-être avaient-ils étaient plus nombreux ? Elle aurait pu croire au hasard si un cheval n’avait pas été volé dans la manœuvre. Ses émotions sont contradictoires, paradoxales. Tiraillée entre l’envie de tourner la page, d’oublier et celle de connaître la vérité, de se battre pour rétablir les faits. Faire justice elle-même ? Peut-être pas à ce point-là, mais obtenir une quelconque forme de justice serait un début. Sept ans plus tard, elle a l’impression qu’ils en sont loin et que plus le temps passe, plus elle devra vivre avec tous les éléments manquants à cette histoire.

I've been so into your mystery. Is it because of our history? Elle est paradoxale Sierra. Elle se clâmera haut et fort hopeless romantic, capable de passer des soirées à regarder des comédies à l’eau de rose. Versant une larme à l’occasion. Pourtant, elle répétera également à qui veut l’entendre qu’elle n’a pas le temps de s’engager dans une relation. Qu’entre son fils, l’école d’équitation et son activité de photographe, elle n’a pas une minute pour elle. Du temps, elle en trouve cependant depuis quatre ans à accorder à Beau. L’espace de quelques heures, quelques jours, quelques semaines voire quelques mois dans le meilleur des cas. Puis ils se disputent. Ne se supportent plus. Se jurent de ne plus se revoir. C’est le silence radio. La fin de la lune de miel. Jusqu’à la prochaine trêve. Et ça repart. De plus belle. Comme s’ils avaient oublié ce qu’ils s’étaient dit la fois d’avant. Elle n’est pas faite pour lui. Il n’est pas fait pour elle. Là encore, elle le jurerait, croix de bois, croix de fer. Pourtant, elle éprouve une profonde tendresse pour lui, une profonde affection. Elle se complait dans cette situation, même si elle ne l’admet pas. Ils ne sont pas ensemble. Pourtant, ils s’accrochent, sans attache. Il reste une constante dans sa vie. Elle ferme les yeux sur qui il est réellement et l’identité qu’il s’est créé. Parce que c’est plus simple comme ça. Parce qu’elle n’a pas à lui donner son avis. Parce que finalement, ça l’arrange bien.


Bits and pieces
Sierra est discrète, calme et parfois silencieuse. Elle n'est pas le genre de personne qui va entrer dans une pièce en tentant d'attirer toute l'attention sur elle. Elle est plutôt du genre à entrer sans bruit pour pouvoir observer et écouter ce que les autres ont à dire. Ce n'est pas pour autant qu'elle est timide. Bien au contraire, elle n'est pas du genre à garder ses opinions pour elle. Pas du genre non plus à rester spectatrice. Indépendante, pas question pour elle de se laisser marcher sur les pieds. Elle est déterminée et sait ce qu'elle veut dans la majorité des cas. Elle n'est pas particulièrement bavarde, n'est pas forcément une grande amatrice de small talk, mais elle en maîtrise pourtant parfaitement l'art. Elle peut se révéler être un réel moulin à paroles quand elle est entourée de sa famille comme se terrer dans un certain mutisme quand quelque chose la tracasse. Froide en apparence, il s’agit davantage d’une façade pour se protéger qu’un certain mépris d’autrui. Tendance cynique, elle se veut méfiante des intentions des uns et des autres. Trait exacerbé depuis le décès de son frère en 2017. Siera a parfois du mal à voir le verre à moitié plein. Plus que de la tristesse liée au deuil, cet évènement lui a laissé un goût amer. Pourtant, elle s’efforce de voir le positif, de se dire que la société n’est pas vouée à l’échec. Elle tente de mettre sa pierre à l’édifice comme elle le peut, tente d’inculquer quelques valeurs essentielles aux enfants. Gardant tout de même une lueur d’espoir car loin d’elle l’envie, ni même l’idée de se laisser abattre. Elle semble pleine de paradoxes et de contradictions tiraillée entre un imaginaire idéal et une réalité plus nuancée.

Country Girl ✶ Fume, un peu trop ✶ Apprécie son verre de vin ✶ Photographe talentueuse ✶ A commencé l’équitation avant même de savoir marcher (ou presque) ✶ Allergique aux arachides. ✶ Café noir sans sucre ou rien ✶ Cat Lady ✶ N’aime pas cuisiner ✶ Big Spender ✶ Ni tatouage, ni piercing ✶ Bottle blonde ✶ Introverted extrovert ✶ Encaisse sans se plaindre ✶ Garde ses émotions pour elle ✶ Mama bear ✶ Ne peut pas vivre sans musique ✶ Cavalière hors pair ✶ High heels and cowboy boots